La représentation-incarnation - Représentation et décision politique dans les assemblées communales italiennes du 13e siècle - La représentation-incarnation chez Marsile de Padoue - Jusqu'à quel point les états territoriaux allemands représentaient-ils le peuple ? - Hobbes et la représentation - représentation-incarnation sous la 2nde république Read More
Les prétentions à incarner la communauté politique ou des groupes particuliers se multiplient. Elles s'expriment au sommet des institutions représentatives, mais aussi dans les mouvements sociaux contestataires. Elles sont portées autant par les leaders autoritaires que par les mouvements libertaires. Les articles ici rassemblés entendent éclairer ces phénomènes à l’aide de la notion de la représentation-incarnation. Cet idéaltype désigne une relation où l’entité représentante tend à être identifiée à l’entité qu’elle prétend incarner, sans que ce lien repose sur un mandat ou une volonté explicite. Cette relation contribue de façon décisive à forger l’identité et l’unité du groupe représenté. La représentationincarnation plonge ses origines dans la théologie chrétienne comme dans la philosophie et le droit public du Moyen Âge, avec la notion de représentation-identité. Sécularisée, elle se retrouve sous des formes diverses dans les parlements d’Ancien régime, dans les controverses opposant Hobbes et les parlementaires anglais, dans les conflits de légitimité de la révolution de 1848, chez Edmund Burke, Carl Schmitt ou les théoriciens du populisme. La force des régimes politiques modernes a reposé sur leur capacité à fusionner la légitimité donnée par le mandat électoral et celle qui découle de l’incarnation de la communauté politique dans les représentants élus. Cette articulation est aujourd’hui remise en cause : la crise des systèmes représentatifs s’approfondit tandis que fleurissent des prétentions alternatives à incarner le peuple. Il est temps de se donner les moyens conceptuels de distinguer ces deux sources de légitimité.
Introduction
Olivier Fillieule, Florence Haegel, Camille Hamidi, Vincent Tiberj
PREMIÈRE PARTIE – ÉLECTIONS
Chapitre 1 – L'abstention et la participation électorales
Céline Braconnier
Chapitre 2 – Du vote de classe au vote des classes
Les usages du concept de vote de classe
Florent Gougou
Chapitre 3 – Faire de deux faces une même pièce
Sociologie du vote et psychologie du choix électoral
Vincent Tiberj
Chapitre 4 – Vote sur clivage et vote sur enjeu
Mark N. Franklin
DEUXIÈME PARTIE – MOBILISATIONS
Chapitre 5 – La sociologie de l'action protestataire en France
Une internationalisation bien tempérée
Olivier Fillieule
Chapitre 6 – Les « carrières militantes »
Portée et limites d'un concept narratif
Éric Agrikoliansky
Chapitre 7 – La consommation engagée
Philip Balsiger
Chapitre 8 – Les mobilisations collectives des minorisés ethniques et raciaux
Soline Laplanche-Servigne
TROISIÈME PARTIE – ETHNOCENTRISME, EXTRÊME DROITE
Chapitre 9 – Que sait-on du Front national ?
Alexandre Dézé
Chapitre 10 – Entretiens biographiques avec des militants d'extrême droite
Bert Klandermans
Chapitre 11 – Deux voies vers la droite
Enjeux, émotions et vote FN
Pavlos Vasilopoulos et George E. Marcus
QUATRIÈME PARTIE – POLITISATION
Chapitre 12 – Politisation
Temporalités et échelles
Yves Déloye et Florence Haegel
Chapitre 13 – Associations, politisation et action publique
Un monde en tensions
Camille Hamidi
Chapitre 14 – Pas de chrysanthèmes pour le « sentiment national »
Sophie Duchesne et Marie-Claire Lavabre