Les Tribunes de la santé - Sève 22, printemps 2009

Le secteur de la santé est depuis un quart de siècle placé sous le signe de la crise. Cela peut bien sûr s'expliquer par le fait que les menaces sanitaires suscitent légitimement des inquiétudes vives et des réactions collectives. Mais il n'est pas inutile de s'interroger sur la singulière propension à la crise du système de santé français. D'autres pays sont confrontés aux mêmes bouleversements professionnels, aux mêmes événements sanitaires ou épidémiologiques et aux mêmes défis économiques et démographiques sans être soumis à la pression de crises d'une intensité et d'une fréquence comparables.
La litanie des crises ne révèle-t-elle pas en fait le caractère inachevé de l'organisation de notre système de santé et l'existence de déséquilibres que le débat public, modeste sur ces questions, ne permet pas de rétablir. Faut-il en déduire que la « santé » ne peut se réformer que dans la crise ? L'architecture historique de la médecine de ville et du système hospitalier comme notre représentation de la maladie et de la médecine font-elles obstacle à une adaptation progressive et rationnelle des principes d'organisation et des règles de fonctionnement du système de santé et d'assurance maladie ?
Médecine générale, épidémies, vieillissement, rôle des usagers, assurance maladie, génétique, chikungunya, hôpital, réformes, les crises de la santé sont abordées ici sous de multiples facettes dans l'espoir d'en comprendre les ressorts, d'en mesurer les effets et peut-être d'en éviter la survenue. Ce numéro réunit les communications faites en 2008 au cours du cycle de conférences organisé par la chaire santé de Sciences Po.