Comment concilier les interdictions et les réglementations nécessaires à la protection de la santé publique et les libertés individuelles et publiques sur lesquelles repose un État de droit? Lire la suite
La police est fréquemment au service de la santé publique. Elle réglemente et organise la vie de la cité de sorte que les menaces sur la santé de l'homme soient écartées ou limitées. Mais la santé est aussi de plus en plus souvent au service des polices: missions de sécurité sanitaire, organisation d'agences et de systèmes de vigilance sanitaire, développement d'une police scientifique de très haute technicité. Les rapports entre santé et polices sont, dans certaines situations, placés sous le signe de la contrainte (injonctions de soins ou hospitalisation d'office) ou pèsent sur l'exercice du droit à la protection de la santé, comme l'illustrent les insuffisances de la prise en charge sanitaire des détenus. Et la question de la place des polices dans le champs de la santé est aussi posée avec une acuité nouvelle depuis les avancées de la mondialisation, d'où le souci de ce dossier de s'intéresser à la police des médicaments et aux évolutions récentes des règles sanitaires internationales.
Comment concilier les interdictions et les réglementations nécessaires à la protection de la santé publique et les libertés individuelles et publiques sur lesquelles repose un État de droit? Comment fixer les limites de la sphère privée et celles de l'action collective poursuivant un but d'intérêt général? Comment enfin bénéficier à la fois des effets protecteurs d'une réglementation collective et de l'efficacité sanitaire de l'adhésion des individus aux démarches de prévention etd e réduction des risques?
Ce numéro de Sève livre quelques éléments de réponse, dans l'espoir de contribuer à la réflexion sur ce thème majeur pour l'avenir de nos sociétés.