L'auteur nous livre ici une réflexion stimulante sur la signification de la persistance et de l'amplification du phénomène corporatif, en s'efforçant d'échapper aux jugements de valeur simplistes récurrents le concernant. Lire la suite
L'auteur nous livre ici une réflexion stimulante sur la signification de la persistance et de l'amplification du phénomène corporatif, en s'efforçant d'échapper aux jugements de valeur simplistes récurrents le concernant.
Insistant d'abord sur l'importance de la dimension identitaire de la crise "multipolaire" du monde du travail, Jacques Capdevielle met en relation le corporatisme avec la réapparition des identités de métier depuis plus d'une dizaine d'années. Puis, s'attardant plus particulièrement sur le détail des événements de 1986-1987 et de 1995, l'auteur entend montrer en quoi ce retour du corporatisme est un processus en renouvellement, qu'on ne saurait lire de façon univoque : au milieu des années 1980, il faisait écho au "silence des responsables politiques qui caractérise notre modernité" ; avec le mouvement de 1995, un nouveau cycle idéologique s'ouvre, où l'on voit les interrogations d'habitude implicites (notamment sur le rôle de l'État) se transformer en "questions sociétales explicites adressées au pouvoir politique ".
Dès lors, J. Capdevielle s'interroge sur l'avenir du corporatisme, et notamment remet en cause son caractère supposé d'"exception française". Il voit dans les événements de Seattle un réveil des sociétés civiles contre l'auto-légitimation de la mondialisation, et constate à l'échelle internationale une re-légitimation générale des intérêts particuliers. Le regain du corporatisme se traduirait pour l'avenir par un élargissement inédit de l'espace public. La vertu du corporatisme, remarque l'auteur, est d'agir comme un révélateur des manques politiques.
Introduction
Olivier Fillieule, Florence Haegel, Camille Hamidi, Vincent Tiberj
PREMIÈRE PARTIE – ÉLECTIONS
Chapitre 1 – L'abstention et la participation électorales
Céline Braconnier
Chapitre 2 – Du vote de classe au vote des classes
Les usages du concept de vote de classe
Florent Gougou
Chapitre 3 – Faire de deux faces une même pièce
Sociologie du vote et psychologie du choix électoral
Vincent Tiberj
Chapitre 4 – Vote sur clivage et vote sur enjeu
Mark N. Franklin
DEUXIÈME PARTIE – MOBILISATIONS
Chapitre 5 – La sociologie de l'action protestataire en France
Une internationalisation bien tempérée
Olivier Fillieule
Chapitre 6 – Les « carrières militantes »
Portée et limites d'un concept narratif
Éric Agrikoliansky
Chapitre 7 – La consommation engagée
Philip Balsiger
Chapitre 8 – Les mobilisations collectives des minorisés ethniques et raciaux
Soline Laplanche-Servigne
TROISIÈME PARTIE – ETHNOCENTRISME, EXTRÊME DROITE
Chapitre 9 – Que sait-on du Front national ?
Alexandre Dézé
Chapitre 10 – Entretiens biographiques avec des militants d'extrême droite
Bert Klandermans
Chapitre 11 – Deux voies vers la droite
Enjeux, émotions et vote FN
Pavlos Vasilopoulos et George E. Marcus
QUATRIÈME PARTIE – POLITISATION
Chapitre 12 – Politisation
Temporalités et échelles
Yves Déloye et Florence Haegel
Chapitre 13 – Associations, politisation et action publique
Un monde en tensions
Camille Hamidi
Chapitre 14 – Pas de chrysanthèmes pour le « sentiment national »
Sophie Duchesne et Marie-Claire Lavabre