Réjane Sénac a interrogé 130 responsables d'association ou de collectif, entrepreneurs sociaux et activistes aux affiliations plurielles, afin de mieux comprendre leur rapport à l'émancipation, notamment la place qu’ils accordent au principe d’égalité. Lire la suite
S'approprier l'espace public, y prendre la parole pour dénoncer les injustices vécues : tel est le principal modus operandi des mobilisations contemporaines, des mouvements d’occupation des places à #MeToo en passant par les Gilets jaunes. Réjane Sénac a interrogé 130 responsables d’association ou de collectif, entrepreneurs sociaux et activistes aux affiliations plurielles, afin de mieux comprendre leur rapport à l’émancipation, notamment la place qu’ils accordent au principe d’égalité. Deux traits communs émergent de cette enquête : les mobilisations – pour la justice sociale et écologique, contre le racisme, le sexisme et le spécisme – sont radicales par les remises en cause et les utopies qu’elles portent, et fluides par leur refus d’un cadre fixe et définitif.
La transformation de la société passe par une diversité de tactiques et d’expérimentations. Plus de grand soir à l’horizon, mais des jardins partagés.
Introduction
Des mouvements contemporains de réappropriation de la démocratie
L'horizon d'une émancipation commune à travers le prisme d'une enquête qualitative
Quelle transversalité des luttes ?
Partie I. Le principe d’égalité dans les mobilisations et leur convergence
Chapitre 1. DE LA DÉFIANCE VIS-À-VIS DU PRINCIPE D’ÉGALITÉ
Aux sources de l’engagement : la dénonciation des injustices
L’égalité, un « récit occultant »
Revendiquer la justice et un autre monde
Rendre visibles les injustices et la dignité aux invisibles
La préférence pour l’équité
Chapitre 2. LA RÉHABILITATION DE L’ÉGALITÉ, UN HORIZON STRATÉGIQUE
Une exigence de mise en cohérence de la République française
Une émancipation dans la non-domination
Égalité de considération et égalitarisme dans l’antispécisme
Partie II. Pour une émancipation commune : radicalité du diagnostic et fluidité des réponses
Chapitre 3. LE « QUI » DES MOBILISATIONS : SINGULARITÉ DES EXPÉRIENCES ET INTERDÉPENDANCE DES INÉGALITÉS
Les premier·ère·s concerné·e·s et les allié·e·s
Controverses sur l’intersectionnalité
Convergence des agendas de la justice sociale et de la justice écologique
Complicités dans la fluidité et ambivalence du militantisme 2.0
Un militantisme joyeux face à la violence des réseaux sociaux et au risque de burn out militant
Chapitre 4. LA RADICALITÉ FLUIDE : POINT DE JONCTION ENTRE LE « QUOI » ET LE « COMMENT » DES MOBILISATIONS
Vers des synergies dans l’évitement des questions clivantes
De la radicalité des mobilisations à leur difficile synergie
La diversité des tactiques
De la légitimité de la désobéissance civile
Controverses autour de la frontière violence/non-violence : quelle radicalité pour quelle efficacité ?
Des ambivalences de la réappropriation du droit
Chapitre 5. FAIRE (EN)COMMUN
Pas de grand soir mais des jardins partagés
Du « No alternative » au retour du politique :municipalisme, écoféminisme
La fin du politique : les îlots (ne) feront (que) des archipels
Conclusion
De l’opposition 1 %vs 99 %à une interdépendance du vivant
D’un commun polémique à un commun émancipé
D’une radicalité rhizomique
Bibliographie sélective
Annexe 1. Liste des personnes interviewées avec leur·s responsabilité·s ou engagement·s à la date de l’entretien
Annexe 2. Grille d’entretien
Remerciements