Lorsque la rationalisation gestionnaire conduit au tri des bénéficiaires-Nouvelle gestion publique dans les hôpitaux : les raisons du tri-Alourdissement du travail des professeurs des écoles et processus de tri des élèves-Réorientation et éviction des pauvres à l'Assurance maladie-Sélection des bénéficiaires du pro bono en France et aux États-Unis Read More
Ce dossier porte sur les processus de « tri des usagers » opérés par les professionnels des services, qui mettent en pratique les modes de management de la nouvelle gestion publique (NGP). Ce tri peut prendre la forme de relégation, de hiérarchisation, de réorientation des usagers vers d'autres dispositifs et, plus rarement, de refus de délivrer une prestation. Céline Gabarro montre que les impératifs de productivité conduisent les agents des caisses d’Assurance maladie à effectuer ces tris pour parvenir à maîtriser leur temps de travail. Sylvain Broccolichi et Sandrine Garcia analysent la manière dont la dégradation continue des conditions de travail conduit les enseignant·es du primaire à ne pas prendre
en charge les élèves en difficulté, pour se concentrer sur ceux qu’ils pensent pouvoir aider. Nicolas Belorgey révèle que dans certains services hospitaliers, l’indicateur de performance qu’est la durée
moyenne de séjour (DMS) repose sur les ressources des familles. Enfin, Charles Bosvieux-Onyekwelu étudie la sélection réalisée par les multinationales du droit parmi les ONG et les particuliers auxquels elles fournissent des services juridiques gratuits.
Dans la rubrique « Varia », Christophe Traïni part d’une enquête relative à la protection des animaux pour établir que l’engagement prend continûment appui sur des comportements aussi bien intimes que publics. La notion d’intermédiaire du quotidien est forgée par Hélène Combes, pour définir le rôle central des petites mains de la politique à Mexico en créant du lien politique local et national dans et depuis le quartier.
La rubrique « En lutte » publie un texte en soutien aux collègues d’Afghanistan.
Avertissement
Préambule
Introduction
Une administration coloniale à Paris
Du « bureau des pétitions » à celui « des interventions »
Ombres des scripteurs et figures d'écrivains publics
Une histoire coloniale qui « remet le colonial à sa place »
Une diglossie heuristique
À l’échelle de la Kabylie
Structure du récit et parcours de lecture
Akbou, 12 mai 1934
Chapitre 1 – La République au village kabyle
Des communes « mixtes »
Des douars oubliés
Le caïd du douar
La « crise du caïdat »
« L’économie morale » des relations entre les caïds et leurs administrés
Appartenances sociales et « héritages immatériels » occultés
Rue Lecomte, Paris (17e arr.), 4 janvier 1934
Chapitre 2 – « Empêchez l’exode de vos mesquines »
Du « resserrement » au « rapatriement »
Une « émigration inéluctable »
Exigences de contrôles et revendications de la « liberté de voyage »
Circulations kabyles
Les rapatriements comme ultimes recours
Alger, mars 1934
Chapitre 3 – Les répertoires des pétitionnaires
D’innombrables pétitions
Des appels à l’intercession
Un ordonnancement social des adresses à l’administration
Mizan, mars 1936
Chapitre 4 – Des droits à (r)établir
Immigré-colonisé, de quel droit ?
« Trouver son juge en Algérie n’est point toujours facile »
La justice coloniale au miroir de l’émigration
Akbou, 12 septembre 1934
Chapitre 5 – Une terre à défendre
Les formes multiples de la dépossession foncière
Des émigrés à la reconquête de la terre perdue ?
« Décolonisation » des terres et déprise agricole
Commune des Bibans, 4 février 1934
Chapitre 6 – Ordonner les familles
Des femmes misérables et des familles fragilisées ?
Spectre et présence de la roumia
Des enfants illégitimes ?
Conclusion. L’adresse aux autorités comme « art de la présence »
Bibliographie
Remerciements