Les "printemps arabe" serait prétendument le résultat de la dégradation des conditions de vie et, en particulier, de la crise économique de 2008. Or, pour comprendre les soulèvements de 2011, il faut se départir d'une approche économiciste et souligner au contraire les interactions entre économie et politique. De fait, ces mouvements relèvent d'une double crise : celle de l'État social autoritaire, d'une part, celle des régimes, d'autre part. Alors que les griefs socioéconomiques ont été au coeur de la contestation, la convergence des choix de politique économique et sociale entre les anciens et les nouveaux dirigeants témoigne de la relativement faible dynamique transformatrice de ces mobilisations.