L'usage politique du droit s’intensifie et se diversifie, comme le montre cet ouvrage, synthèse des travaux français et internationaux les plus récents. Sans doute doit-il ce regain de faveur à la place grandissante reconnue aux victimes dans l’opinion et la justice, à l’internationalisation de certaines poursuites. Read More
Hier Gisèle Halimi défendant la légalisation de l'avortement, aujourd’hui des ONG intentant un recours contre l’État français pour inaction face au changement climatique : le droit ne fait pas que réguler ou réprimer, dans sa prétendue neutralité, au nom du pouvoir en place. Sous certaines conditions, il est une arme au service de causes.
L’usage politique du droit s’intensifie et se diversifie, comme le montre cet ouvrage, synthèse des travaux français et internationaux les plus récents. Sans doute doit-il ce regain de faveur à la place grandissante reconnue aux victimes dans l’opinion et la justice, à l’internationalisation de certaines poursuites comme on l’a vu dans le cas du génocide des Tutsi au Rwanda, à la médiatisation des procès qui deviennent des arènes publiques. Mais cela reste une arme à double tranchant : la criminalisation des mouvements sociaux et des mobilisations, parfois même des avocats qui les défendent, l’atteste.
Introduction
Chapitre 1 – Droit et contestation, des relations ambivalentes
Le droit, un frein à la contestation ?
Contester par le droit, une illusion ?
Retourner le droit contre l'État, une forme de lutte
Le droit comme forme de mobilisation : un nouveau regard des sciences sociales
Chapitre 2 – Les avocats, défenseurs des libertés ?
Les légistes dans le jeu démocratique
« La République des avocats » : une histoire française
Le barreau politique
Un engagement politique des avocats à relativiser
Chapitre 3 – La justice comme arène, une tradition subversive
Des luttes anticoloniales à la théorisation de la défense de rupture
Les effets de 68 sur le monde du droit en France
La création d’un syndicalisme judiciaire
Le développement de pratiques alternatives du droit au service des luttes
Vers un cadre d’analyse unifié des engagements politiques du droit ?
Chapitre 4 – Le droit : un pouvoir transhistorique et transnational ?
La légitimité du droit
La contestation par le droit comme légitimation d’un régime injuste ?
Droit et transitions politiques : le tournant de la seconde guerre mondiale
Le droit : une arme politique rétroactive ?
Le droit pénal international : une arme dissuasive ?
Conclusion – Éclatement des normes, éclatement des luttes
Bibliographie