Enfants devenus soldats au Nicaragua ou en Afrique subsaharienne, fils de Russes blancs partis sur les chemins de l’exil, écoliers anglais évacués des villes industrielles au cours de la seconde guerre mondiale : comment s’articulent des expériences aussi différentes ? Les auteurs qui ont contribué à ce numéro spécial s’interrogent sur la souffrance des enfants en temps de guerre, souffrance qui s’exprime par la parole et l’écrit, le jeu collectif ou individuel, le dessin libre ou suscité. Ils entendent également dépasser la représentation courante, et souvent unique, de l’enfant victime, pour penser la mobilisation idéologique, morale, matérielle, militaire des plus jeunes. Tous se sont attachés à la parole enfantine, sans exclure pour autant le regard des adultes. Établir comme champ d’étude autonome la guerre vécue par les enfants, se confronter explicitement aux difficultés que met au jour ce chantier historiographique récent, tirer profit de l’interlocution des disciplines sont quelques-uns des objectifs qui sous-tendent ces recherches inédites, dont Vingtième Siècle. Revue d'histoire se devait de faire l’écho.