L'imagerie traditionnelle, selon laquelle la société péruvienne s'interpréterait en termes dualistes, toute-puissance de l'oligarchie et impuissance des masses, ne correspond pas à la réalité. François Bourricaud a choisi de traiter la période qui va de 1956 à 1964, car elle lui a paru la plus révélatrice de l'état du pays et de son évolution. Read More
L'imagerie traditionnelle, suivant laquelle la société péruvienne s'interpréterait en termes dualistes toute-puissance de l'oligarchie, impuissance des masses en attendant qu'une révolution vienne tout bouleverser, ne correspond pas à la réalité. Il est, en effet, douteux que l'oligarchie traditionnelle, qui tire ses revenus de la vente du sucre, du coton ou des minerais, ait les mêmes intérêts que l'oligarchie côtière, qui est prête à accepter une certaine évolution, sans parler du rôle ambigu joué par les militaires. En outre, on assiste, depuis quelque trente ans, à une mobilisation des masses de la "sierra" ou des "barriadas".
François Bourricaud , qui s'intéresse au Pérou depuis une dizaine d'années, a choisi de traiter la période qui va de 1956 à 1964, parce qu'elle lui a paru la plus révélatrice de l'état du pays et de son évolution. Son étude repose sur une observation personnelle et sur des sources écrites, constituées essentiellement par les résultats d'enquêtes sociologiques, la presse et la littérature péruviennes.
Après la nature et les formes du contrôle oligarchique, la situation des classes moyennes et les "olvidados", l'auteur présente, en second lieu, les forces qui donnent à la société politique péruvienne une physionomie complexe et ambivalente. Dans une troisième partie, François Bourricaud recherche la règle du jeu qui semble en train de se dessiner, malgré la multiplicité des styles et des stratégies, à travers des expériences aussi diverses que la présidence de Manuel Prado à partir de 1956 , les élections de 1962, l'intermède militaire ("la dictablanda"), les élections de 1963 et le début de l'administration de Fernando Belaunde.