La politique définit un ordre de promesses ou de règles, de contraintes ou d’espérances collectives où les sujets doivent trouver leur place. Pas d’ordre souverain qui ne se soucie de l’assentiment, pas de liberté des échanges qui n’instaure le consentement : toute grande pensée politique depuis Platon s’est doublée d’une psychologie efficace.
L’avènement de la science a fait franchir un pas décisif à ce gouvernement des âmes en produisant un savoir raisonné touchant aux diverses modalités d’inscription du sujet dans le lien social : éducation, thérapeutique, organisation du travail. Le terme de disciplines convient particulièrement à ces nouveaux champs de pratiques, au sens où elles participent d’une fabrication des modes de subjectivité.
La politique en retour s’en est saisie, depuis le quotidien de la gestion des crises ou le souci des victimes, jusqu’au souci réglementaire concernant l’exercice des psychothérapies. Il y a désormais non pas une mais des politiques de la « psy », qu’il s’agit dans ce recueil de mettre en perspective.