L'ouvrage révèle les nombreuses failles de la science des partis telle qu’elle s’est construite, une science peu soucieuse d’épistémologie, imprégnée de préconceptions normatives et obsédée par la production de typologies. Ainsi, il bouleverse pour partie ce que l’on pensait savoir des partis. Read More
Les partis sont en crise, en déclin, au bord de l'extinction… Cette affirmation est martelée, que ce soit dans le champ médiatique, politique ou scientifique. Pourtant, il suffit d’observer la vie politique quotidienne, en France comme ailleurs, pour constater que les organisations partisanes continuent d’en constituer des acteurs centraux. D’où vient, dès lors, la thèse du déclin des partis, comment s’est-elle imposée dans la recherche et que vaut-elle ?
Pour le déterminer, Alexandre Dézé propose une vaste exploration de la littérature sur les partis et invite à penser la fabrique des savoirs dominants. Après avoir retracé les origines de la thèse décliniste, il en démontre toutes les fragilités conceptuelles et empiriques et s’interroge sur les conditions qui ont rendu possible sa diffusion dans le monde académique.
L’ouvrage révèle notamment les nombreuses failles de la science des partis telle qu’elle s’est construite, une science peu soucieuse d’épistémologie, imprégnée de préconceptions normatives et obsédée par la production de typologies. Ainsi, ce livre bouleverse pour partie ce que l’on pensait savoir des partis.
Introduction
PARTIE 1 – LA « CARRIÈRE » DE LA THÈSE COLLAPSOLOGIQUE
Chapitre 1 – Les origines étatsuniennes du déclinisme partisan
Le « paradigme du réalignement partisan »
Entre antipartisme, indifférence partisane et crise de confiance
Des partis « irresponsables » ?
Déclin ou transformation organisationnelle des partis ?
« Déclinistes » versus « revivalistes »
Chapitre 2 – La question de la fin de l'ordre partisan en Europe
Une crise des partis introuvable
Importation et exportation des théories déclinistes américaines
Relativisation du paradigme crisologique et tournant organisationnel des approches
Le ralliement académique au déclinisme partisan
Vers la fin des partis ?
PARTIE 2 – LES INDICATEURS EN QUESTION
Chapitre 3 – Les indicateurs électoraux
Réalignement, désalignement : des concepts faiblement opératoires
Les multiples fragilités des indicateurs de mesure du rapport aux partis
Un capital électoral volatilisé ?
Chapitre 4 – Les indicateurs organisationnels
La fin (de la fin) des militants ?
L'illusion mouvementiste
Chapitre 5 – Les indicateurs fonctionnels
Des organisations socialement désencastrées
Les partis comme « entreprises doctrinales »
Des fonctions politiques préservées
PARTIE 3 – LES LOGIQUES D’IMPOSITION DU DÉCLINISME PARTISAN
Chapitre 6 – Le renoncement épistémologique
La réflexivité épistémique, principe oublié des travaux déclinistes
Des travaux imprégnés de « préconceptions normatives »
Chapitre 7 – La production typologique du déclinisme
L’« âge d’or » supposé du parti de masses, ou la fixation d’un étalon organisationnel improbable
Le parti attrape-tout : une approche dépréciative de l’évolution des formes partisanes
Le parti-cartel ou l’avènement de la « démocratie sans partis » ?
Chapitre 8 – Les logiques de champ
Walter D. Burnham ou la stratégie de la succession
Otto Kirchheimer ou la stratégie de compensation
Peter Mair, entre stratégies de subversion et de transmission
PARTIE 4 – UNE HEURISTIQUE LIMITÉE
Chapitre 9 – Des notions inadaptées à la saisie du phénomène partisan
L’antienne du déclinisme partisan
« Crise », « déclin » : des notions évidées
Les écueils de l’approche nécrologique
Chapitre 10 – La résilience partisane
Une technologie politique incontournable
Plasticité et hybridité des partis
Chapitre 11 – Des partis aux partis : une évolution toujours en train de se faire
La diversité historique de la « forme parti »
Repenser l’évolution des manières de « faire parti »
Conclusion
Bibliographie
Remerciements