It is likely that we will live to be old, less certain that we will remain in good health. To better understand the question of the dependency of the elderly, which is increasingly poignant given the ageing population, Christophe Capuano provides his perspective as a historian and retraces the birth of the welfare state since the 1880s.
The established frameworks, based on social assistance or welfare, have always fallen short. Long associated with the seriously infirm or with the disabled, the elderly lost the advantages of disability policies in the late 20th century. The recognition of dependency as a risk for social security ("the fifth risk for Social Security") has been consistently pushed back until the present day.
Through the subject of dependency, the author emphasises the priority of budgetary savings and the logics of public finances in the social policies directed at senior citizens. He also focuses on the essential role of families, which has been constant over time, in spite of claims by public authorities who continue to criticise their lack of engagement.
Introduction
À la recherche d'une politique publique
La prise en charge de la dépendance : un prisme pour étudier l'État social ?
Une histoire des solidarités familiales et de leurs usages
Une histoire transversale des populations dépendantes et de leur prise en charge
PREMIÈRE PARTIE – LA NAISSANCE D’UNE PROTECTION SOCIALE DE L’INVALIDITÉ ORDINAIRE DES ANNÉES 1880 À LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Chapitre 1 – Choisir une protection sociale pour l’invalidité des personnes âgées
Les projets de prévoyance sociale en question (fin du XIXe siècle)
Quelle place pour l’invalidité dans les sociétés de secours mutuels ?
Les actuaires et l’évaluation du risque invalidité des personnes âgées
Diffuser en France l’assurance contre l’invalidité
La primauté du modèle assistantiel républicain
La question centrale des coûts de longue durée
Penser ensemble ou non les populations incapables de travailler ?
Chapitre 2 – Assister les invalides au tournant du XXe siècle : contenir les coûts à tout prix
Différents moyens pour restreindre les dépenses
Limiter le nombre de bénéficiaires de moins de 70 ans
La pression des pouvoirs publics sur les experts médicaux
Comment lever ou limiter le doute de l’expert ?
Les dossiers individuels à Lyon au début du XXe siècle
Développer des solutions hors établissements
De nouvelles règles imposées aux oeuvres charitables
Privilégier les allocations dites à domicile
Le placement en familles d’accueil
Une loi victime de son succès ?
Des flux de bénéficiaires potentiels sous-évalués
Une hausse continue des entrées en hospices
Des réactions immédiates pour juguler les frais
Baisser le montant des allocations à domicile
Renforcer les contrôles et multiplier les récupérations
Des solidarités familiales clandestines : le cas lyonnais
Chapitre 3 – Des objectifs assistantiels à l’épreuve de la conjoncture (1918-1945)
Détourner des établissements les populations souffrant de fortes incapacités
Une élévation des prix de journée en hospice
Inciter un nouveau public, les assistés dépendants, à rester au domicile
Le laboratoire lyonnais et rhodanien
La reconnaissance du besoin de tierce personne en 1930 : une prestation destinée à faire des économies
Des effets de courte durée dans une conjoncture dégradée
Des responsabilités pointées du doigt
Des critiques à l’encontre des commissions d’assistance et des municipalités
Des familles très sollicitées et de plus en plus contrôlées
Les personnes âgées dépendantes à l’écart des nouvelles réformes
La dualité renforcée de la protection sociale
Des dépendants âgés peu mobilisés
L’action sous-évaluée des solidarités familiales
La dénonciation des obligations familiales légales
Les dispositifs publics à l’épreuve de l’Occupation : un bon révélateur du rôle crucial des familles
DEUXIÈME PARTIE – LA PRISE EN CHARGE DE LA PERTE D’AUTONOMIE AU GRAND ÂGE DE 1945 À LA FIN DES ANNÉES 1960 : UNE QUESTION PUBLIQUE RELÉGUÉE ?
Chapitre 4 – Genèse des politiques de la vieillesse et de l’infirmité
Élaboration d’une politique de l’infirmité fondée sur les incapacités
Construction légale de la catégorie du « grand infirme » assisté
Des personnes âgées avec incapacités toujours assimilées aux « grands infirmes »
Le refus officiel d’une discrimination selon l’âge
Revaloriser la majoration à la tierce personne pour réduire les entrées en établissement
Des personnes âgées distinguées en fonction de leur taux d’incapacité
Des dispositifs de plus en plus contrastés selon le degré d’incapacité
Quels actes de la vie prendre en charge ?
La majoration spéciale à la tierce personne, une prestation non affectée
Création d’une politique de la vieillesse fondée sur l’âge
L’action d’instances officielles de réflexion
Comment définir les besoins des personnes âgées ?
Le degré de validité au centre des études internationales
Du secours au maintien au domicile : un système impensé pour les dépendants âgés ?
Relever les pensions de retraite en fonction d’un seuil d’âge ?
Développer les services à domicile sans politique d’aide humaine
Des logements inadaptés au maintien à domicile
Un manque de moyens dénoncé par les personnes âgées et infirmes
Chapitre 5 – L’enjeu des solidarités familiales : le mythe du déclin en question (années 1950-1960)
Des solidarités familiales en déclin ? Discours, débats, représentations
Les arguments du discours âgiste
La décohabitation lue comme un déclin des solidarités familiales ?
L’influence de Talcott Parsons sur la sociologie de la famille
En réalité, des familles toujours mises à contribution
L’obligation alimentaire en débat
Des familles contraintes de pallier les lacunes des dispositifs publics
Une aide importante des familles sous diverses formes
Des femmes très mobilisées mais peu visibles
La cohabitation intergénérationnelle : quelles conséquences financières et affectives ?
Des familles peu accompagnées par les pouvoirs publics
Le maintien de solidarités familiales dans de nouveaux cadres relationnels
Un nouveau paradigme porté par des travaux sociologiques étrangers
Une approche ignorée en France par la sociologie de la famille
TROISIÈME PARTIE – LA DÉPENDANCE DES PERSONNES ÂGÉES DES ANNÉES 1970 À NOS JOURS : LA CONSTRUCTION BIAISÉE D’UN PROBLÈME PUBLIC
Chapitre 6 – Les personnes âgées dépendantes, des handicapés pas comme les autres ?
La décennie 1970, quel tournant pour les politiques du handicap et de la vieillesse ?
L’échec de la voie d’une « action sociale globale » au profit de logiques catégorielles
Dans le champ du handicap, la consécration d’un régime finaliste
De nouveaux droits pour les « handicapés », au nom de la solidarité nationale
La création de l’allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP)
Dans le champ de la vieillesse, une politique de maintien à domicile sans nouveaux droits
Des mesures centrées sur le troisième âge autonome
Des mesures complémentaires pour faciliter le maintien à domicile
Une première approche finaliste dans le champ de la vieillesse : le rapport Arreckx (1979)
Les personnes âgées dépendantes au carrefour de trois politiques publiques non coordonnées (1980-1997)
Une gestion insuffisante des flux de bénéficiaires entre les différents dispositifs
Les lacunes du maintien au domicile de la politique vieillesse
Développer des services privés dans le cadre d’une politique de lutte contre le chômage
L’ACTP : un dispositif particulièrement attractif pour les personnes âgées dépendantes
Comment les personnes âgées dépendantes usent-elles de leur capacité d’action ?
La prise en compte de l’âge dans les décisions des Cotorep
Les personnes âgées en situation de dépendance moyenne favorisées
Des solutions inadaptées pour les populations en grande dépendance
La réduction de la marge de manoeuvre des « personnes âgées dépendantes » (1997 à nos jours)
Imprévisions financières et mauvais contrôle des flux
Le double cloisonnement des personnes âgées avec incapacités
Le cloisonnement dans une catégorie spécifique
Des prestations fortement affectées à l’aide humaine
Chapitre 7 – Les incertitudes du « risque » dépendance : réalités ou constructions politiques ?
L’échec d’un 5e risque de Sécurité sociale
Le spectre du « vieillissement démographique » : quels usages par les pouvoirs publics ?
Une méconnaissance statistique encore étendue au cours des années 1970-1990
La réduction des incertitudes, mais une lecture toujours orientée
Quand l’État se déleste sur les familles : un système à la pérennité incertaine ?
Des aidants sans soutien des pouvoirs publics
Des exemples de dossiers mosellans à la fin des années 1970 : les risques de rupture de l’aide
Des appels à une politique d’aide aux aidants restés sans suite
Pourquoi une telle absence de considération des aidants familiaux par l’État ?
Des familles toujours soupçonnées de se décharger de leur rôle sur la solidarité publique
La tentation d’instrumentaliser les solidarités familiales
Faire reposer un système sur les aidants potentiels : construction politique d’une incertitude
La division genrée de l’entraide, un facteur de fragilité
Un soutien aux aidants focalisé sur la maladie d’Alzheimer
Conclusion
Une segmentation qui ne va pas de soi : le rôle du facteur financier
Des spécificités françaises
L’âge dans les politiques publiques
Annexe : tableaux et figures
Liste des sigles
Sources et bibliographie
Fonds d’archives
Bibliographie indicative
Index des noms propres