Le petit monde des élites semble regorger de « moutons noirs », politiciens et chefs d'entreprise qui ne craignent pas de bafouer les règles de la probité et les normes communes. Selon Pierre Lascoumes, des facteurs structurels expliquent la permanence de ces pratiques transgressives. Lire la suite
Le petit monde des élites semble regorger de « moutons noirs », politiciens et chefs d'entreprise qui ne craignent pas de bafouer les règles de la probité et les normes communes. Qu'ils s’appellent Cahuzac, Fillon, Sarkozy, Ghosn ou Tapie, il n’est guère de semaine sans que l’un de nos dirigeants soit désigné à la vindicte, la chronique de leurs démêlés judiciaires venant alimenter l’idée qu’ils sont « tous pourris ».
Selon Pierre Lascoumes, des facteurs structurels expliquent la permanence des pratiques transgressives des élites : d’un côté, en tant que détentrices du pouvoir, elles énoncent des principes généraux qui s’imposent aux gouvernés ; de l’autre, elles ont la maîtrise de procédures dérogatoires (Cour de justice de la République, arbitrage, etc.) qu’elles ont elles-mêmes établies pour protéger leurs intérêts et positions. Un vaste répertoire de justifications relativise au besoin leurs infractions, évacuant les responsabilités et requalifi ant les fautes intentionnelles en erreurs excusables. Le tout renforcé par la faiblesse des sanctions institutionnelles, en particulier judiciaires.
Introduction
I. L'autorégulation des politiques
II. L'autorégulation économique
III. Rhétorique des justifications
IV. Échapper aux sanctions
Conclusion
Annexe