Quels objets ? quelles pratiques ? quels discours ?
Postes de télévision, eaux embouteillées, voitures, voire médicaments... la consommation de masse s'ancre concrètement dans la vie quotidienne. Et les études originales ici proposées entendent dépasser le constat qui réduit ces objets à de simples icônes symbolisant la société de consommation.
Mais où et comment achète-t-on en France, dans la seconde moitié du 20e siècle ? La consommation de masse bénéficie de lieux privilégiés : le Salon des arts ménagers, dans les années 1950 ; la grande surface, dont le développement n'implique pas seulement un changement d'échelle. Elle dispose, aussi, des ses instruments : le chariot de supermarché, né d'innovations successives (et de quelques procès en paternité...) ; sans oublier le crédit à la consommation qui suscita réticences, voire suspicion, avant d'être fortement régulé.
Objets et pratiques de consommation inspirent la réflexion des contemporains. Les critiques de gauche rejoignent celles de droite, dénonçant les fausses valeurs d'une nouvelle société. Ils redéfinissent également des modalités d'intégration sociale, au moment où s'efface la notion de classe : la consommation n'est-elle pas le moyen privilégié pour intégrer les plus pauvres, héros de la classe ouvrière jadis, segment de marché aujourd'hui ?