Repousser les frontières du travail. Propositions pour une autre approche de la vieillesse-L'âge des travailleuses du care : une propriété sociale invisible ? Enquête sur les nourricières des colonies familiales d’aliéné·es (1892-1992)-Appartenance et valorisation. Agentivité et travail dans une usine de la Nouvelle-Angleterre Lire la suite
L 'ambition de ce dossier est d’observer les personnes âgées comme des travailleurs et travailleuses et d’interroger leur place dans le travail productif, mais aussi reproductif et thérapeutique. La vieillesse est ici
appréhendée comme un âge statutaire que nul âge civil ne borne avec précision. En considérant les « âgé·es » comme des acteurs et actrices économiques et pas seulement comme des pris·es en charge, l’objectif est de nourrir une réflexion sur le travail, ses frontières et ses marges.
Marie Derrien et Mathilde Rossigneux-Méheust interrogent les processus de disqualification des « nourricières » qui tout au long du xxe siècle prennent soin chez elles de personnes souffrant de maladies mentales sans se voir conférer de statut. Leur âge est une clé d’analyse capitale pour comprendre la pérennité de ce modèle alternatif de prise en charge des malades mentaux. Caitrin Lynch a, elle, mené une enquête dans une usine du Massachusetts employant des personnes retraitées. Son article permet de réfléchir au sens que recouvre le prolongement d’une activité professionnelle bien après 65 ans dans un pays où la retraite n’est ni généralisée ni institutionnalisée. Pour valoriser leurs patient·es âgé·es, les professionnel·les de la gérontopsychiatrie étudié·es par Martin Sarzier mobilisent largement le vocabulaire du travail. Prendre au sérieux l’analogie de la « mise au travail » des malades lui permet de questionner différemment les rapports entre professionnel·les et patient·es et de mieux cerner l’expérience des personnes hospitalisées.
À partir d’une étude sur la reconversion de responsables cégétistes à l’université, Nicolas Simonpoli montre comment leurs expériences militantes modifient leur approche du travail universitaire. Enfin, Timothée Chabot aborde les relations amicales en collège pour souligner les disparités de classe qui s’opèrent dans la constitution des réseaux amicaux de plus de 800 élèves suivi·es pendant un an et demi.
Introduction. Repousser les frontières du travail. Propositions pour une autre approche de la vieillesse
Marie Derrien, Mathilde Rossigneux-Méheust et Martin Sarzier
L'âge des travailleuses du care : une propriété sociale invisible ? Enquête sur les nourricières des colonies familiales d’aliéné·es (1892-1992)
Marie Derrien et Mathilde Rossigneux-Méheust
Appartenance et valorisation. Agentivité et travail dans une usine de la Nouvelle-Angleterre
Caitrin Lynch
Mettre la vieillesse au travail. Les pratiques de stimulation en gérontopsychiatrie et leurs effets
Martin Sarzier
VARIA
Des cégétistes en Sorbonne. Conflits pédagogiques et adaptations collectives de syndicalistes entrés à l’université (1983-2001)
Nicolas Simonpoli
Origine sociale et configurations amicales parmi des élèves de collège
Timothée Chabot