Sommaire : (P)rendre la parole-Une manifestation sans manifeste ?: La voix précaire de Bartleby-Etre présent au monde-Prise de parole et « subjectivation politique noire » en France-Prendre la parole et être entendu : Lectures de l'analyse arendtienne de l'espace public-Briser le silence. La prise de parole entre infrapolitique et parrêsia Lire la suite
A quelles conditions la prise de parole peut-elle devenir un acte politique ? Est-elle capable de changer ou de renverser les rapports de force au sein d'une société ?
Envisager la prise de parole comme un acte concerne en principe tout individu qui revendique des droits, se soulève contre ce qui apparaît comme intolérable, ou remet en discussion les normes régissant la société. Elle mérite d'être considérée comme un acte d’énonciation courageux donnant lieu à un processus de subjectivation politique, c’est-à-dire comme un événement qui excède les déterminations historico-politiques existantes et interrompt le pouvoir. La prise de parole crée ainsi les conditions pour une nouvelle forme de vie commune.
La force politique portée par la prise de parole dépend cependant de sa capacité d’atteindre ceux qui se trouvent à l’autre pôle de la domination : les individus subalternes, vulnérables, précaires. Mais si les subalternes ne parviennent pas à se penser comme tels ou à s’organiser pour modifier les rapports de force, comment pourront-ils être touchés par un acte politique d’énonciation tel que la prise de parole ?
Les articles qui composent ce dossier se proposent de répondre à cette question cruciale en explorant le phénomène social et politique de la prise de parole, afin d’en situer précisément la portée et la valeur dans le domaine de la théorie politique contemporaine.
DOSSIER
Philippe Sabot, (P)rendre la parole
Guillaume le Blanc, Une manifestation sans manifeste ?
La voix précaire de Bartleby
Pauline Vermeren, Être présent au monde.
Prise de parole et « subjectivation politique noire » en France
Katia Genel, Prendre la parole et être entendu.
Lectures de l'analyse arendtienne de l’espace public par Seyla Benhabib et Iris Marion Young
Orazio Irrera et Daniele Lorenzini, Briser le silence.
La prise de parole entre infrapolitique et parrêsia
VARIA
Adrien Schu, Définir la guerre : le problème de la discontinuité de la violence