Ce livre est un récit : celui des relations que nouèrent, en France, la profession bancaire et l'État par la loi du 13 juin 1941. Lire la suite
Ce livre est un récit : celui des relations que nouèrent en France la profession bancaire et l'État par la loi du 13 juin 1941. L'alliance alors conclue n'a pas été rompue mais réaffirmée en 1945, avant d'être consacrée par la loi de 1984. Englobant le Front populaire et la Libération, l'ouvrage apporte des nuances au tableau de l'Occupation. A travers les vicissitudes du temps, comment évaluer la part de collaboration volontaire et la dose de compromis obligé dans les relations qu'entretinrent les banquiers avec la puissance occupante ? Le premier d'entre eux, président du comité d'organisation et président directeur général de la Société générale, fut-il un collaborateur ou un négociateur contraint, un défenseur des seules grandes banques ou un protecteur de l'ensemble de la profession ? Ce sont ces questions qui constituent la trame de l'ouvrage. En montrant l'évolution, sous la Troisième République, des mentalités de droite et de gauche au regard de la réglementation, en démêlant les fils embrouillés de la politique et du droit économique, en dissociant les boucliers confondus de la défense nationale et de la réaction corporative, et en signalant les points de rencontre entre la Résistance et la Collaboration, mais aussi leur opposition radicale, cette étude « pas à pas » donne de l'Occupation l'image complexe d'un enchevêtrement de noir et de blanc. C'est ce réseau de relations hétérogènes et pourtant communes qui rendit particulièrement ardue la tâche d'une épuration dont l'ambition reposait sur l'hypothèse d'un passé simple.