"L'ouvrage de Jean-Jacques Becker, 1914. Comment les Français sont entrés dans la guerre, a renversé toutes les idées reçues sur l'état d'esprit des Français lors de la déclaration de guerre." H. Coutau-Begarie Lire la suite
Le 1er août 1914, la France mobilise. D'après la tradition, cette mobilisation se serait déroulée dans l'enthousiasme. Or, trois mois plus tôt, la majorité des Français avait voté pour une gauche éprise de paix. N'est-ce pas contradictoire ? N'est-il pas également contradictoire que le courant le plus puissant, le plus dynamique de l'opinion publique ait été alors, comme il est souvent affirmé, celui du nationalisme ?
Plus d'un demi-siècle a passé. Les sensibilités sont moins à vif. II est maintenant possible de voir ce que les Français pensaient réellement et de comprendre quel fut le comportement d'un mouvement ouvrier qui, avant la guerre, faisait profession de pacifisme, voire d'antimilitarisme ou d'antipatriotisme. La guerre commencée, tous les Français, n'a-t-on cessé de répéter, ont communié dans l'Union sacrée. Que signifiait, que recouvrait cette formule au mois d'août 1914 ? Comment enfin les Français ont-ils accepté les défaites, puis le « miracle » de la Marne avant d'être contraints de subir la réalité imprévue d'une guerre longue ?
Ce livre souhaite éclairer le chemin que les Français ont parcouru au printemps et pendant l'été 1914, de la paix à la guerre.
Première partie A LA VEILLE DE LA GUERRE
Chapitre I : Le renouveau nationaliste en question
Un état d'esprit nationaliste ?
Sociologie du nationalisme
Chapitre II : Les limites du renouveau nationaliste
Revanche et Alsace-Lorraine
Les élections de 1914
Chapitre III : Antimilitarisme et pacifisme
Un « antimilitarisme » en déclin
Un pacifisme indécis
Deuxième partie SOUS LA MENACE DE LA GUERRE
Chapitre I : L'insouciance
La surprise
Le procès de Mme Caillaux
Un gouvernement médiocre, mais pacifique
Chapitre II : Contre la guerre
En province
A Paris
Chapitre III : Les dirigeants ouvriers face à la crise
A la Confédération générale du travail
Au Parti socialiste
La mort de Jaurès devant l'opinion publique
Conclusion : Pourquoi l'échec de l'opposition à la guerre ?
Troisième partie LA MOBILISATION : DE LA RÉSIGNATION A LA RÉSOLUTION
Chapitre I : Méthodes et sources
Chapitre II : L'annonce
Chapitre III : L'accueil
D'après les préfets
D'après les notes communales établies par les instituteurs
D'après la presse de province
Manifestations patriotiques le soir du 1er août
Chapitre IV : Le départ
D'après les préfets
D'après les notes communales établies par les instituteurs
D'après la presse de province
Chapitre V : La guerre acceptée
Les raisons d'une mutation
Et les ouvriers ?
Insoumissions et réticences
Quatrième partie L'UNION SACRÉE, MYTHE OU RÉALITÉ ? OU LES AMBIGUÏTÉS DE L'UNION SACRÉE
Chapitre I : La réalisation de l'union sacrée
Le ralliement du mouvement ouvrier
Les problèmes de l'Église
Le remaniement du gouvernement
Chapitre II : Conceptions et limites de l'union sacrée
L'union sacrée et les socialistes
L'union sacrée et les radicaux
L'union sacrée et la droite
L'union sacrée et les Églises
Les inquiétudes des autorités civiles
Cinquième partie LES ILLUSIONS PERDUES
Chapitre I : Les Français au mois d'août
Confiance
Chauvinisme
Précautions
Enthousiasme
Panique
Chapitre II : La dernière illusion
Conclusion