L'ouvrage confronte les promesses portées par la start-up (success story, méritocratie, flexibilité) à la réalité du terrain (taux d'échec, licenciements massifs, pression à la performance, burn-out). Lire la suite
Depuis une quinzaine d'années, les jeunes entreprises innovantes regroupées sous le terme de « start-up » occupent une place croissante sur la scène médiatique et politique. Symboles de modernité et du capitalisme 2.0, elles sont érigées comme un véritable modèle économique et organisationnel. Comment comprendre cet engouement ?
À partir d’une enquête sociologique menée entre 2016 et 2019 en France et dans la Silicon Valley, Marion Flécher confronte les promesses portées par la start-up (success story, méritocratie, flexibilité) à la réalité du terrain (taux d’échec, licenciements massifs, pression à la performance, burn-out). Écartant la figure mythique du self-made man, elle met en lumière la réalité de ce monde social et cerne le profil de ceux, et plus rarement de celles, qui se lancent dans la création de start-up et se revendiquent de cette étiquette.
Alors qu’elles prétendent rompre avec la rigidité hiérarchique des firmes classiques, les start-up proposent un nouveau visage du capitalisme dont les airs plus doux et plus colorés lui ont permis de se relever de ses critiques. À l’ère du numérique et des nouvelles technologies, que viennent-elles présager de l’avenir du travail ?
Introduction
Qu'est-ce qu’une start-up ?
Du problème de la qualification au problème de la quantification
Une catégorie chargée de représentations
Déplacer la focale de la start-up au monde des start-up
Enquêter sur un objet aux contours flous
PREMIÈRE PARTIE – LES START-UP COMME MONDE
DE SON ÉMERGENCE DANS LA SILICON VALLEY À SON IMPORTATION EN FRANCE
Chapitre 1 – Aux origines de la start-up
La Silicon Valley, berceau des start-up et des nouvelles technologies
Un modèle spéculatif encastré dans un réseau d’acteurs publics et privés
De l’esprit de rupture à la rupture : vers un nouveau modèle d’entreprise ?
Chapitre 2 – La France, une nation de start-up ?
La construction politique de la start-up comme objet d’action publique
La start-up nation : paradigme d’un État néolibéral au service de l’entreprise
Un écosystème semi-privé sous contrôle étatique
DEUXIÈME PARTIE – CRÉER UNE START-UP
DES INÉGALITÉS D’ACCÈS AUX INÉGALITÉS DE SUCCÈS
Chapitre 3 – Le mythe du self-made man à l’épreuve des profils des créateurs et créatrices de start-up
Des entrepreneur·ses sursélectionné·es socialement
Un monde social en vase clos
Un monde d’hommes
Chapitre 4 – Devenir startuppeur·se. Logiques d’engagement et modalités d’entrée dans la carrière entrepreneuriale
Différentes modalités d’entrée dans l’entrepreneuriat
Un engagement entrepreneurial au carrefour des logiques statutaires, identitaires et stratégiques
Une forme d’entrepreneuriat adossée au salariat
Chapitre 5 – Fortunes et infortunes dans le monde des start-up
Les start-up comme champ : un espace concurrentiel de lutte pour le pouvoir économique
La levée de fonds, une épreuve de force autour du pouvoir de valorisation
Inégaux et inégales face à l’échec
TROISIÈME PARTIE – DIRIGER UNE START-UP
DE LA « COOLITUDE » AUX DÉRIVES MANAGÉRIALES
Chapitre 6 – Autonomie, collaboration et bien-être : Les leviers de l’autoengagement au travail dans les start-up
Faire de la start-up une « grande famille »
Méthodes agiles et rites managériaux : la responsabilisation comme levier de l’engagement
Indicateurs de performance, primes et intéressement au capital : entre collaboration et mise en concurrence des salarié·es
Chapitre 7 – Dérives et désillusions. Pourquoi ça tient ?
La phase de création : un « joyeux bazar » pas toujours si joyeux
Les start-up face à la croissance, vers une fissuration du modèle ?
Exit, voice ou loyalty : quelle contestation possible du modèle ?
Conclusion – Les start-up, le nouveau visage du capitalisme
Le mythe du risque et du mérite
Le mythe méritocratique du self-made man
Le mythe de l’entreprise libérée
Glossaire
Annexes
Bibliographie
Remerciements