Revue française de sociologie 61-3, juillet-septembre 2020

À partir des cas de la SNCF, de Safran et d'EDF, H. Coutant, J. Finez et S. Viallet-Thevenin proposent une lecture de la diversité des formes d’intervention de l’État dans les entreprises publiques, en étudiant leurs trajectoires de normalisation, c’est-à-dire leur conformation aux traits de la grande entreprise légitime en France.
C. Bense Ferreira Alves interroge les conditions de renouvellement des conventions de représentation phénotypique qui maintiennent les asymétries entre acteurs noirs et blancs dans le monde du théâtre dans la baie de San Francisco. Elle montre le rôle qu’y jouent les négociations entre les organisateurs de spectacle, qui fixent les conventions, et les groupes de comédiens noirs, qui cherchent à les modeler à partir de techniques du corps.
S. Besle et É. Schultz étudient l’avènement de la valeur clinique des essais précoces pour la prise en charge des cancers. L’intégration dans le soin de la recherche biomédicale conduit à de fortes disparités à l’échelle du système de santé français, posant la question des inégalités sociales d’accès aux innovations.
Quelles sont les contraintes structurelles qui entretiennent une définition restrictive de la maladie professionnelle ? À la frontière entre les maux du travail et les souffrances individuelles, R. Ponge analyse le mouvement simultané de responsabilisation des employés et de déresponsabilisation des employeurs et de l’État vis-à-vis des dégâts du travail.