ESPOIR DU «SOCIALISME» tiers-mondiste des années 70 ; exemple de l'«échec» des économies africaines au milieu des années 80, la Tanzanie ne mérite ni cet excès d'honneur, ni cette indignité. Ce livre tente d'expliquer comment se une culture politique. Lire la suite
ESPOIR DU « SOCIALISME » tiers-mondiste au début des années soixante-dix ; exemple de l'« échec » des économies africaines au milieu des années quatre-vingt, la Tanzanie ne mérite ni cet excès d'honneur, ni cette indignité. Rêve des uns, dépit des autres, des mêmes parfois, elle fut toujours vue en fonction d'intérêts extérieurs. A peine entr'aperçue, donc ; déformée, trop souvent. Il fallait, pour lui restituer sa véritable histoire, tenter de la comprendre à partir de l'intérieur : reprendre minutieusement les événements qui ont marqué ses années d'indépendance, décrire le jeu des forces sociales et politiques alors que se mettaient en place des structures de pouvoir nouvelles. Et, surtout, étudier sa vie politique à travers la langue dans laquelle s'expriment les citoyens, le swahili, selon les codes symboliques qui assurent la possibilité d'un échange maintenu entre dirigeants et dirigés ; échange déséquilibré, certes, abritant des systèmes d'inégalités et de domination ; partage impliquant toutefois une large acceptation de ces systèmes et, par conséquent, une relative stabilité de l'Etat. Ce livre ne débat donc pas du « succès » ou de I'« échec » de la Tanzanie ; il tente d'expliquer comment se construit une culture politique et quelles en sont les structures. De ce point de vue, la Tanzanie peut aider à la compréhension de l'Afrique dans son ensemble, et même d'autres sociétés, les nôtres, par exemple.