Il y a deux cents ans, nous utilisions l'équivalent d'un seau d'eau par jour prélevé au fl euve, au puits ou à la fontaine les plus proches. Aujourd’hui quelque 140 litres se déversent quotidiennement de nos robinets pour nos usages domestiques.
Désormais une évidence, la distribution de l’eau à domicile ne s’est généralisée que dans le courant du XIXe siècle. Ce sont des compagnies privées qui en ont été les pionnières, créant et exploitant les premiers réseaux dans les villes européennes et américaines. Mais à mesure que ce service est devenu un bien essentiel et universel, le prince a écarté l’entrepreneur.
En puisant à des sources peu (ou pas) exploitées, Christophe Defeuilley retrace trois histoires urbaines — à Londres, à New York et à Paris. Il fait revivre les épisodes qui ont jalonné la création du service public de l’eau, les prouesses techniques, les personnages hauts en couleur, les drames, les épisodes burlesques.
Une plongée dans la petite et grande histoire des trois premières métropoles du monde en 1900.
Introduction
Le temps des réseaux
À l'origine, des compagnies privées
Londres, New York, Paris
Action publique, contrat et gouvernance
Sources et méthode
Chapitre 1 – L'eau avant les réseaux
Solutions individuelles
Police de l’eau, boues et immondices
Les porteurs d’eau
Consommations, représentations et usages
Épidémies urbaines
Le tournant hygiéniste
Flux et circulations urbaines
Chapitre 2 – Londres, ville pionnière
Hugh Middelton, négociant de la City
Les premiers pas (hésitants) de la New River Company
Deux cents ans d’expansion lente et régulière
Conduites en bois, alimentation discontinue
La guerre de l’eau
Cessation des hostilités, retour aux monopoles
Qualité et prix de l’eau au centre des débats
Edwin Chadwick, santé publique et qualité de l’eau
Un début de régulation
Des profits extravagants
Le « socialisme municipal »
La « municipalisation »
Chapitre 3 – Duel à New York
Pourquoi New York ?
Les premiers réseaux d’eau dans les villes de la côte Est
New York a besoin d’eau
Les travaux et les jours d’Aaron Burr
La Manhattan Company
1804-1835, trois décennies perdues
Du Croton Aqueduct au Catskill System
Compagnies privées, la greffe ne prend pas
Une corruption endémique
La prééminence durable de la gestion publique
Chapitre 4 – Le Paris d’Haussmann
La Compagnie des eaux des frères Périer
La polémique entre Mirabeau et Beaumarchais
Le canal de l’Ourcq
La tentation du privé
Les fontaines publiques plutôt que la distribution à domicile
L’impulsion haussmannienne
La Compagnie générale des eaux
Paris, une stratégie d’encerclement
Paris, la vie d’un contrat (1860-1910)
Renouvellement ou reprise en régie directe ?
Trajectoire d’expansion
Difficultés, remises en cause et renégociations
La délégation de service public
Conclusion
La gestion privée, les épidémies urbaines et l’universalisation du service
Une question de légitimité
L’exception française ou le modèle de « l’action publique déléguée »