Crise des Lumières et crise d'aujourd’hui-Temps de crise et crise du temps-Les centres pour migrants au prisme de l’économie politique sicilienne (2010-2019)-Camps de réfugiés en Jordanie et structures d’accueil pour demandeurs d’asile au Luxembourg-Des dispositions bureaucratiques humanitaires d’un gouvernement nécropolitique des non-citoyens Lire la suite
Les discours et les législations « de crise » sont devenus une constante de la gestion des mobilités par les États européens. Ils produisent des effets ambivalents. Tandis que les politiques de crise ont été à juste titre analysées pour pointer les logiques de l'exceptionnel et du temporaire pour mieux militariser, refouler ou marginaliser les exilés, la guerre en Ukraine et la mobilisation sans faille dans l’accueil des déplacés montrent que la crise peut être une ressource pour reconnaître, accompagner et inclure. Signal d’un dysfonctionnement social, la crise doit être interrogée dans sa réalité vécue, mais aussi au niveau des mécanismes de gestion et de régulation, comme dans ses représentations.
Ce dossier explore de manière interdisciplinaire la notion de crise dans le contexte des migrations et de la mobilité ; il aborde ses usages et la réalité qu’elle construit. Y sont ainsi rassemblées des contributions issues de la philosophie, de la littérature, de la sociologie et de la science politique, mêlant enquêtes de terrain et analyses normatives et conceptuelles.
STÉPHANE LOJKINE, Du barbare au migrant : Crise des Lumières et crise d'aujourd’hui
ALEXIS NUSELOVICI (Nouss), « Un temps étranger » : temps de crise et crise du temps
MARIE BASSI, La construction locale de l’encampement : les centres pour migrants au prisme de l’économie politique sicilienne (2010-2019)
LÉA LEMAIRE ET LUCAS OESCH, Des espaces de crise(s) ? Camps de réfugiés en Jordanie et structures d’accueil pour demandeurs d’asile au Luxembourg
NINA SAHRAOUI, Des dispositions bureaucratiques humanitaires au service d’un gouvernement nécropolitique des non-citoyens : un paradoxe libéral ?
Varia
FEDERICO TARRAGONI, Populisme et démocratie : les impasses d’une polarisation scientifique