L'ouvrage montre comment, dans le pays du puissant syndicat Solidarnosc, un petit nombre de partis a conquis un nouveau monopole politique, instaurant une démocratie somme toute limitée, une « partitocratie », sur les ruines de l'autoritarisme. Une approche novatrice sur les logiques de construction démocratique et de changement de régime. Lire la suite
En quelques années à partir de 1989, la Pologne est passée sans violence d'un régime sclérosé de parti-État à une démocratie de partis. Cela fait-il de ce pays un modèle de transition démocratique ?
À contrepied des récits mythiques, l'ouvrage montre comment, dans le pays du puissant syndicat Solidarnosc, un petit nombre de partis a conquis un nouveau monopole politique, instaurant une démocratie somme toute limitée, une « partitocratie », sur les ruines de l’autoritarisme.
En s’intéressant, sur une période de vingt-cinq ans, à la façon dont les partisans et les adversaires du régime déchu réconcilliés ont fait usage du droit pour concevoir les institutions et les règles démocratiques, l’auteur dévoile un paradoxe central de la vie politique en Pologne : les partis sont devenus les voies d’accès privilégiées au jeu politique tout en demeurant des instances peu crédibles, voire illégitimes. Ainsi s’explique le succès de Droit et justice (PiS) et de Plateforme civique (PO), les deux partis qui dominent la vie politique en Pologne depuis le milieu des années 2000.
Fondée sur une enquête de longue durée et sur une connaissance intime du terrain, une approche singulière et novatrice sur les logiques de construction démocratique et de changement de régime.
Introduction – La fabrique d'une démocratie
La clôture du jeu politique comme énigme
Une sociologie processuelle d'un changement de régime
La fabrication des règles en amont et en aval du droit
L'arène parlementaire et la sociologie des usages politiques du droit
L’arène électorale, les usages pratiques et symboliques du label ≪ parti ≫ et l’≪ offre organisationnelle ≫
Sur les effets symboliques du droit
PREMIÈRE PARTIE – CONSTRUIRE UNE DÉMOCRATIE DE PARTIS (1989-2001)
Chapitre 1 – Jeux sans frontières
Les atermoiements du processus de démocratisation (1989-1991)
Réinvention, objectivation et codification d’une catégorie politique : le parti (1989-1990)
Le droit comme ressource pour le personnel communiste
Défiance et ralliement des élites de Solidarité
Qu’est-ce qu’un parti politique en 1990 ?
Nouveau mode de scrutin et controverses sur l’éligibilité
Pourquoi de nouvelles élections ?
Partis politiques vs comites civiques
Personnaliser les élections, faire barrage aux états-majors partisans
La proportionnelle, tapis rouge pour les partis politiques
Le fabuleux destin de la liste nationale
Chapitre 2 – Vers une « démocratie de qualité » ?
La formalisation juridique du monopole partisan (1991-2001)
Un seuil et des privilèges : l’atrophie revendiquée de la compétition politique (1991-1993)
La crise politique : ses symptômes, ses causes et sa solution juridique
Petits contre gros
Instituer des normes de culture politique au nom d’une démocratie de qualité (1993-1997)
Lutter contre l’overdose de partis politiques
Redéfinir le normal et le pathologique
Accroitre la qualité de la démocratie
Politics is (also) money (1997-2001)
Un outil dans la rhétorique anticorruption
L’outil des établis
Un bon députe est un député professionnel
Chapitre 3 – Les syndicats peuvent-ils faire de la politique ?
La fixation des frontières du jeu politique
Politisés mais tolérés (1989-1992)
Un parti n’est pas un syndicat
Solidarité, cet acteur hybride
L’exclusion des syndicats de l’arène politique (1992-1997)
Quand une pratique normale devient pathologique
Les gardes-frontières, ces hérauts du monopole partisan
Les syndicalistes députés, ces contempteurs du monopole
Quand une pratique anormale devient illicite
Les stratégies syndicales en politique
Le dédoublement organisationnel de Solidarité
L’inflexion politique de l’offre électorale de Solidarité
La promotion des qualités des syndicalistes en politique
Le passage au politique : une professionnalisation assumée
SECONDE PARTIE – UNE DÉMOCRATIE LIMITÉE (2001-2016)
Chapitre 4 – La clôture tendancielle du jeu politique
Les ressorts sociologiques de la partisanisation
Mesure du rétrécissement de la concurrence
Financement public : vers une cartellisation ?
Apprentissage de la fidélité
Fluidité de la scène politique au cours des années 1990
Fidélisation et structuration parlementaires
Oligarchisation et professionnalisation du personnel politique
Chapitre 5 – Un bipartisme imparfait
Usages du label ≪ parti ≫ et offre organisationnelle
Usages pratiques et symboliques de la catégorie parti
Insérés et outsiders, légitimistes ou alternatifs
Vingt ans après
Droite contre droite : la genèse d’un bipartisme imparfait
Droit et Justice
Plate-forme civique
Conclusion
Chronologie
Liste des sigles
Sources et méthodologie
Liste des sources
Bibliographie
Index des noms
Index thématique
Table des documents
Table des matières