Les tribunes de la santé - Sève n° 21, hiver 2008

L'augmentation du budget de la santé est, en général, perçue comme une menace financière et comme un frein au développement économique. Le paradoxe est d'autant plus grand que le secteur de la santé répond à une demande première de la population et contribue directement, même si la mesure de ses effets est délicate et controversée, à la préservation et à l'amélioration des capacités de production du pays en réduisant les incapacités et indisponibilités des actifs.

Il n'est pas légitime de faire de l'évaluation des performances du système une priorité économique et de la maîtrise des dépenses de santé une exigence politique. À condition toutefois d'apprécier l'ensemble des effets de la prise en charge sanitaire, c'est-à-dire non seulement l'impact sur les dépenses de santé mais également l'amélioration de la qualité de vie des bénéficiaires et l'incidence sur la production économique globale. À condition également de prendre en compte toutes les politiques de santé publique et de ne pas limiter l'approche au système de soins. C'est cet éclairage, à large spectre, que ce numéro des Tribunes de la santé a voulu apporter à ses lecteurs. Avec des articles sur les liens entre progès médical et croissance économique, sur l'évaluation médico-économique et sur le financement du système de santé. Mais également par des analyses des relations entre croissance et santé dans les pays en développement, de l'impact médico-économique de l'épidémie d'obésité ou des conséquences économiques de la politique de sécurité routière.