Troisième édition, remaniée et augmentée d'une préface inédite éclairant la portée de ce livre pour les débats actuels des sciences sociales. Lire la suite
Continuation des rapports politiques ordinaires, les crises ont aussi une dynamique propre dont l'intelligibilité suppose de s'attacher à ce qui se joue dans les mobilisations constitutives de ces processus et dans les transformations brusques des espaces sociaux dans lesquels les protagonistes sont pris et agissent ; en somme, dans ce qui s'y passe.
Les crises politiques ou, mieux, les conjonctures fluides dont ce livre ébauche la théorie apparaissent dès lors sous un jour nouveau : états particuliers des systèmes sociaux, dont l'auteur met en évidence une plasticité insoupçonnée jusqu'alors, mais surtout logiques de situation spécifiques qui contraignent perceptions, calculs et tactiques des acteurs.
Paru en 1986, réédité dès 1992 au format poche, ce livre a pris rang de classique. Pour cette troisième édition, l'auteur a remanié l’ouvrage pour en faciliter la lecture et l’a augmenté d’une préface inédite éclairant sa portée pour les débats actuels des sciences sociales.
"Ce livre est la preuve qu’une réflexion exigeante sur la société n’a que faire des conflits d’école opposant artificiellement l’individu et les structures, le sujet et la totalité sociale." (Revue française de science politique)
"A major contribution to the study of political crises." (Acta Sociologica)
"Ce livre a l’immense mérite de restituer au phénomène de crise politique son statut de normalité." (La Quinzaine littéraire)
Préface à l'édition de 2009
Retour sur les assises de la théorie des conjonctures fluides
Réponses et clarifications
Chapitre 1 / L'HYPOTHÈSE DE CONTINUITÉ
Une perspective clausewitzienne
Un héritage objectiviste
Mobilisations et coups
La dimension stratégique des mobilisations
La vision instrumentale des mobilisations
Les crises en tant que transformations d'état
Une visée comparative
Chapitre 2 / TROIS ILLUSIONS DE LA SOCIOLOGIE DES CRISES POLITIQUES
L'illusion étiologique
L'illusion de l'histoire naturelle
L'illusion héroïque
Chapitre 3 / LA PLASTICITÉ DES SYSTÈMES COMPLEXES
Des logiques sociales spécifiques
La captation des calculs sectoriels
L'objectivation des rapports sectoriels
L'autonomie des secteurs
Transactions collusives et consolidation
Secteurs et arènes
Chapitre 4 / LES CONJONCTURES FLUIDES
La désectorisation conjoncturelle de l'espace social
L’incertitude structurelle
Les processus de désobjectivation
Éléments de discussion
Chapitre 5 / L'INTERDÉPENDANCE TACTIQUE ÉLARGIE
Le jeu tendu imparfait
Stigmatisations et politique symbolique
Les compétitions pour la définition de la réalité
Chapitre 6 / QUELQUES EFFETS ÉMERGENTS TYPIQUES
Les solutions institutionnelles
L’hypothèse du rétrécissement de l’arène politique
Les stratégies charismatiques : De Gaulle et Mendès France
Chapitre 7 / LA RÉGRESSION VERS LES HABITUS
Habitus, habitude et « effervescence créatrice »
Habitus et conjoncture
Logiques des positions, logique des dispositions et confiance dans l’habitus
Localisation conjoncturelle des acteurs et émergence de pôles de structuration
Chapitre 8 / CRISES POLITIQUES ET PROCESSUS DE DÉLÉGITIMATION
Le paradigme traditionnel
Effets de délégitimation induits et légitimité structurelle
Crises des transactions collusives et économie politique du consentement
Conclusion
Annexe 1 : L'illusion étiologique dans l'analyse « systémique » de David Easton
Annexe 2 : Les variantes en arbre de l'histoire naturelle
Annexe 3 : Intensification du conflit et essentialisme dans le modèle du groupe de Stanford
Alternatives économiques
Cyril Lemieux