Au sommaire : Les catégorisations ordinaires de l'espace social - Les évolutions de l'homogamie en France - Les mots pour dire les maux de santé - Le sacre de l'enfant - Pragmatismes et sociologies Lire la suite
L'enquête nationale Handicaps-Incapacités-Dépendance (INSEE) contient une double question
ouverte qui permet aux malades de désigner leur pathologie. Selon Aude Béliard et Jean-Sébastien Eideliman, cette sémantique spontanée du mal ne varie pas seulement selon le milieu
social des patients et leur environnement familial : elle dit le sort que la société réserve à
chaque « genre » de maladie.
Milan Bouchet-Valat remet en chantier le constat selon lequel les conjoints se choisissent
parmi leurs semblables. À partir des enquêtes « Emploi » (INSEE) et en utilisant plusieurs
indicateurs d'homogamie (le diplôme, la classe et l'origine sociales), l’auteur montre qu’en
France, depuis quarante ans, ce phénomène a régressé. Cependant, les diplômés des
grandes écoles font une exception.
Jérôme Deauvieau et ses collègues étudient la distance existant entre les représentations
profanes et savantes de l’espace social. Demandant à leurs enquêtés de classer des
cartes – selon la méthode testée trente ans plus tôt par Luc Boltanski et Laurent Thévenot –, les
auteurs observent le poids que pèsent les hiérarchies professionnelles officielles sur les gens
ordinaires, quel que soit leur statut social.
Jean-Hugues Déchaux analyse l’évolution du rapport à l’enfance dans les sociétés
d’aujourd’hui à travers deux ouvrages. Sur le versant sombre, L’enfant interdit discute des
conditions dans lesquelles la pédophilie « est devenue scandaleuse ». Sur un thème plus
avenant, L’enfant des possibles analyse les arrangements éthiques sous-jacents à l’assistance
médicale à la procréation.
À l’appui d’un ensemble de travaux de sociologie récemment publiés, Albert Ogien fait état du
regain d’intérêt que connaît aujourd’hui la démarche pragmatiste, incarnée naguère par
Charles Sanders Peirce, William James, John Dewey, puis par George Herbert Mead. Il révèle la
parenté de cette démarche
Préface de David Holloway
Introduction – Parier à l'aveugle ?
Choix et armes nucléaires
Trois raisons de questionner le cadrage du problème nucléaire en termes de prolifération
De la prolifération à la vulnérabilité : un aperçu
PREMIÈRE PARTIE – L'IMPOSSIBILITÉ DU RENONCEMENT AUX ARMES NUCLÉAIRES À L'ÉPREUVE
Chapitre 1 – La prolifération comme tendance et problème, ou comment rendre le renoncement inconcevable
Le paradigme de la prolifération
L’hégémonie du paradigme de la prolifération et l’occultation du renoncement par les experts
Comprendre le renoncement à l’arme nucléaire en situation de dilemme de sécurité
Chapitre 2 – L’irrésistible technologique à l’épreuve. Quand le déterminisme capacitaire nie le choix politique
Les usages politiques de l’argument de la contrainte capacitaire
Modification du statut d’État doté après la guerre froide : de l’essai à la possession de matières fissiles
Légitimation des politiques de contrôle capacitaire passées, présentes et à venir, et négation du renoncement comme stratégie
Invisibilisation de la responsabilité des États dotés dans la diffusion du désir et de la technologie liée aux armements nucléaires
Les postulats implicites du déterminisme capacitaire et leurs faiblesses
Une perception inexacte des militaires comme relais organisationnel décisif et partisans des armes nucléaires
Une surestimation du rôle du coût dans la décision de se doter ou pas d’un système d’armes nucléaires
L’absence de capacités au niveau national n’est pas une condition nécessaire au renoncement
Conclusion
Chapitre 3 – Le choc comme condition du renoncement ? Quand la violence, la mort et la volonté de dévoilement occultent le politique
Les usages politiques du choc
Attendre la mort du dirigeant à l’initiative du programme nucléaire
User de la force : assassinats politiques, frappes ou guerres préventives
Justifier des politiques de non-prolifération passées et disqualifier l’objectif de renoncement
Le double postulat implicite d’une compréhension catastrophiste de l’histoire
Le cas irakien comme illustration de la connexion entre la compréhension catastrophiste de l’histoire et le paradigme de la prolifération
L’illusion du choc comme révélateur et générateur d’un renoncement immédiat
Le choc n’est pas une condition nécessaire au renoncement
L’absence d’un choc pertinent dans la période qui précède le renoncement libyen
La décision de 2003 comme renoncement au vu des antécédents du programme libyen
Conclusion
Chapitre 4 – La dissuasion nucléaire étendue, seule alternative à la prolifération ?
L’utilisation politique contemporaine de l’alternative nucléaire aux États-Unis
Pour le protecteur
Pour le protégé
Les hypothèses implicites de l’alternative nucléaire
Le renoncement en l’absence de garantie nucléaire de sécurité, ou pourquoi la dissuasion nucléaire étendue n’est pas une condition nécessaire au renoncement
La grande majorité des États
La Norvège
L’Afrique du Sud
L’Ukraine
La Libye
Conclusion
DEUXIÈME PARTIE – RESTAURER UN ESPACE DE CHOIX ET DE RESPONSABILITÉ POLITIQUES
Chapitre 5 – Rendre visibles le renoncement et les stratégies qui y conduisent
Le renoncement comme dépassement de l’alternative prolifération/désarmement
Le renoncement comme catégorie pertinente du point de vue de la possibilité d’explosions nucléaires
Le primat du renoncement et de l’absence d’intérêt pour l’arme nucléaire
Conclusion
Chapitre 6 – De la prolifération à la vulnérabilité nucléaire globale
La vulnérabilité matérielle : la possibilité continuée de la guerre nucléaire et d’explosions non désirées
Les vulnérabilités épistémiques ou les tentations de la confiance excessive dans la contrôlabilité des arsenaux
L’extériorité
Les difficultés d’imaginer la possibilité de la guerre nucléaire
L’impossibilité de s’en remettre aux experts et aux professionnels du secteur pour un panorama complet des vulnérabilités nucléaires
Conclusion
Chapitre 7 – Créer un espace de choix démocratique en requalifiant le rôle de l’expert
Le jugement de l’impossible comme jugement politique (conservateur) qui se nie
L’autorité sans responsabilité du prophète de l’impossible
Pas de consensus sur les politiques nucléaires militaires en France ou au Royaume-Uni
Dépasser l’irresponsabilité de l’expert para-officiel et rendre le débat possible
Conclusion – Parier sur les futurs nucléaires en connaissance de cause
La prolifération n’est pas inévitable, le renoncement possible, le choix nécessaire
Saisir les paris qui fondent la politique nucléaire
Désacraliser sans conventionnaliser les systèmes d’armes nucléaires : propositions pour les citoyens, élus, chercheurs, éducateurs et activistes
Annexe – L’envers du contrôle : le rôle de la chance dans l’évitement des explosions nucléaires non désirées
Bibliographie
Remerciements
Table des documents