L'histoire de la reconstruction du parti socialiste SFIO de 1920 à 1926 était à entreprendre. Les premières années de cette naissance qui fut aussi une renaissance ont été jusqu'alors hâtivement analysées. Une des explications de ce désintérêt... Lire la suite
L'histoire de la reconstruction du parti socialiste SFIO de 1920 à 1926 était à entreprendre. Les premières années de cette naissance qui fut aussi une renaissance ont été jusqu'alors hâtivement analysées. Une des explications de ce désintérêt relatif pour cette période tient sans doute à l'application d'un raisonnement bien peu historique : la SFIO devait se reconstruire, elle devait regagner son influence, le socialisme français devait durablement se scinder en deux et ce qui devait arriver... arriva.
Pourtant, l'analyse des conditions dans lesquelles s'est effectuée la reconstitution de l'organisation du Parti, celle des difficultés d'élaboration doctrinale, celle, enfin, des types de contraintes que le système politique français faisait peser sur la SFIO, montrent à l'évidence qu'il n'y avait rien de prédestiné ou d'iné-v vitable dans l'histoire de ce rameau du socialisme français. Le champ des itinéraires possibles d'une social-démocratie maintenue dans la France des années vingt était en définitive réduit. Sous la triple pression d'une tradition vivace, de militants attentifs et d'un parti communiste réussissant à survivre, la SFIO dut reconstituer son statut d'organisation révolutionnaire et se manifester comme une force d'opposition résolue au système politique et social existant. Cette obligation d'affirmer ses fins révolutionnaires marquera durablement le destin de la SFIO, et ce qui constitue le lancinant problème de la social-démocratie française, composer entre une perspective révolutionnaire et un projet « possibiliste », se dessine dans cette histoire des origines recommencées.
Introduction – Une réalité impensée
I. UNE POPULATION EFFACÉE
L'amenuisement de la population des « exploitants agricoles »
Les ébranlements de la famille agricole
Patrimonialisation : la famille et la rente contre l’exploitation
Troubles dans la transmission
II. DES ENTREPRISES ÉCLATÉES
Des structures d’exploitation fragmentées
Spécialisées et concentrées
La révolution sociétaire
Inégales : riches et pauvres
Des travaux sous-traités et une gestion déléguée
Complexes et multidimensionnées
Une rationalisation des activités de production exigée par l’aval
III. DES ESPACES DISPUTÉS, DES POUVOIRS CONVOITÉS
Des imaginaires agricoles et ruraux conflictuels
De la dynamique modernisatrice à l’entrée dans la logique productiviste du marché
Une recomposition démographique, géographique et sociale de la France rurale
Une force politique durable
Un malaise persistant et multiforme
Six paradoxes des mondes agricoles en France
Conclusion – La révolution indicible
Bibliographie indicative
Remerciements