L'ouvrage fait revivre les actions de milliers de femmes et d'hommes « ordinaires » qui se sont engagés pour un monde plus juste et qui ont payé lourdement cet engagement, aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Il réhabilite une époque et une génération souvent mises en accusation et instrumentalisées à des fins politiques. Lire la suite
L'histoire de Mai 68 ne s'est pas écrite qu’à Paris, et ses auteurs ne sont pas que des étudiants. Partout en France, d’autres territoires, d’autres militants ont contribué à faire de la décennie qui suivit l’explosion de mai un « âge d’or des luttes », jouant parfois un rôle de catalyseur au plan national.
C’est le cas de Marseille et des Bouches-du-Rhône, sur lesquels cet ouvrage porte un regard singulier. En dépouillant des archives récemment déclassifiées, notamment celles des Renseignements généraux, et en collectant de nombreuses interviews de soixantehuitards marseillais, il exhume une histoire sociale et politique inédite de la région. De la fin des années 1960 au milieu des années 1980, il dévoile une cité phocéenne à l’avant-garde de combats tels que la défense des travailleurs immigrés et la reconnaissance des mouvements féministes, lesbiens et homosexuels.
Loin de la vulgate officielle centrée sur quelques figures médiatiques, Marseille années 68 fait revivre les actions de milliers de femmes et d’hommes « ordinaires » qui se sont engagés pour un monde plus juste et qui ont payé lourdement cet engagement, aussi bien sur le plan professionnel que personnel.
Il réhabilite une époque et une génération souvent mises en accusation et instrumentalisées à des fins politiques.
INTRODUCTION
Chapitre 1 / LES FONDEMENTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DU DEFFERRISME
ASCENSION DES CLASSES MOYENNES URBAINES ET RESSOURCES DE REDISTRIBUTION
La construction historique d'un pouvoir dans la ville : le groupe des compagnons de la Résistance autour de Gaston Defferre
L'alliance de Defferre avec la bourgeoisie marseillaise
L’implantation du socialisme defferrien dans les classes moyennes urbaines
La construction progressive des ressources publiques de redistribution entre le national et le local
Conclusion
Chapitre 2 / LES CLASSES MOYENNES DANS LES MACHINES POLITIQUES
TERRITOIRES ET RESSOURCES DE LA CLIENTÉLISATION
Introduction
La demande sociale de biens et de services : une expansion sans démocratisation
Répondre à la demande sociale de biens et de services et « faire du social »
La composition sociale des machines politiques marseillaises
Les leaders et leurs machines dans les quartiers de l’hérédité familiale et politique
Les machines politiques territorialisées et leurs ressources de redistribution (1970-2000)
Conclusion
Chapitre 3 / LA POLITIQUE DE LA MACHINE
DISPOSER DES RESSOURCES CLIENTÉLAIRES ET FAVORISER LA « FAMILLE MUNICIPALE »
Disposer de ressources croissantes de redistribution et de clientélisation
À qui distribue‑t‑on ? Priorité aux membres de la « famille municipale »
Consolider et hiérarchiser les avantages du personnel municipal : la continuité historique du « syndicat majoritaire » Force ouvrière
Conclusion
Chapitre 4 / L’INVENTION POLITIQUE DES « COMMUNAUTÉS »
LA REDISTRIBUTION DES RESSOURCES MATÉRIELLES ET SYMBOLIQUES COMME MOYEN DE CLASSEMENT SOCIO-ETHNIQUE ET RELIGIEUX
Introduction
Construction sociale et autolégitimation des communautés : « Arméniens », « Juifs » et « rapatriés »
La construction politique des communautés gagnantes
Aux marges de la ville, hors de la redistribution des ressources publiques : les « Maghrébins » et les « Comoriens » à Marseille
Les perdants du jeu des « communautés » : « Maghrébins » et « Comoriens » entre constructions identitaires difficiles et injonctions institutionnelles
Conclusion
Chapitre 5 / GOUVERNER AVEC LES NOTABLES DE LA SOCIÉTÉ URBAINE
COMITÉS DE QUARTIERS ET ASSOCIATIONS ENTRE RESSOURCES ET TERRITOIRES DE LA VILLE
L’hyperlégitimation politico-institutionnelle des comités d’intérêt de quartier
L’essor du secteur associatif entre redistribution des ressources publiques et contrôle politique
Conclusion
Chapitre 6 / LE CLIENTÉLISME FACE À SA REMISE EN QUESTION
LE GOUVERNEMENT PAR LA REDISTRIBUTION CLIENTÉLAIRE ENTRE (PEU DE) CHANGEMENTS ET (BEAUCOUP DE) CONTINUITÉS
Introduction
Moins de ressources capables d’engendrer des clientèles… mais encore des ressources à distribuer
Le reflux de la dénonciation des pratiques politiques marseillaises et du clientélisme
Malgré les transformations sociodémographiques et politiques, la continuité des groupes sociaux hégémoniques
Conclusion
CONCLUSION GÉNÉRALE