Les républicains ont été contraints, de 1848 à 1870, de reformuler et réinventer la République pour lui rallier l'électorat rural alors majoritaire et bonapartiste ; non sans susciter des débats dont la République est encore tributaire aujourd'hui. Lire la suite
Entre les républicains et les populations rurales, peu enclines à endosser le rôle qu'ils avaient écrit pour elles, les relations ont d'abord été difficiles. Comment les républicains pouvaient-ils admettre que la majorité du peuple français préférât l'Empire à la République ? Face à l’inconcevable, il leur a pourtant fallu amender leurs conceptions et infléchir leurs positions ; en somme se rallier à la paysannerie pour pouvoir enfin la rallier à la République. Plutôt que de concrétiser un idéal resté inchangé depuis 1848, le régime instauré dans les années 1870-1880 émergea donc lentement des disputes provoquées par les renoncements et les compromis.
Ce livre montre que les républicains ont interprété leurs échecs électoraux en des termes qui rappellent étrangement la façon dont sont aujourd’hui présentées les difficultés du modèle républicain français. L’enjeu portait alors sur l’électorat rural, largement majoritaire, que le suffrage universel masculin de 1848 avait fait maître du destin politique de la France et qui s’était depuis constamment prononcé dans les urnes contre le projet républicain, suscitant des débats dont les effets se font encore sentir de nos jours.
C’est ce long travail, souvent conflictuel, de reformulation et de réinvention de la République qui est analysé ici dans cet ouvrage novateur.
PATRICK LE GALÈS, À la recherche du politique dans les villes
STÉPHANIE TAWA LAMA-REWAL ET CAMILLE NOÛS, Mumbai, Delhi : Deux avatars indiens de la démocratie urbaine
YISHAI BLANK, Urban Legal Autonomy and (de)Globalization
AURÉLIE QUENTIN, Ville et gouvernementalité néolibérale en Amérique latine. Étude des modes de subjectivation par l'accès au logement subventionné à Quito
ASTRID VON BUSEKIST ET RICHARD SENNETT, « Cafés instead of seminar rooms ». A Conversation with Richard Sennett